Les livres de mai-juin : l’agenda des parutions

Chaque mois, nous vous proposons un agenda des parutions féministes. Romans, essais, bandes dessinées… vous avez le choix ! Ces ouvrages sont disponibles en librairie et parfois empruntables à la Féministhèque. Les livres proposés n’ont pas forcément été lus par Les Missives (par manque de temps), il s’agit des annonces de publications, par les éditeurs. Nous attendons vos avis.

Essais

Aimer c’est compliqué, de Lucile Bellan

« Créatrice de la chronique et du podcast ‘C’est compliqué’, Lucile Bellan partage avec vous 15 histoires qui l’ont marquée. Comment assumer pleinement sa bisexualité ? Peut-on aimer plusieurs personnes à la fois ? Est-il possible d’arriver à aimer un corps qui nous encombre ? Faut-il parler du fétichisme que l’on vit en secret ? Autant de questions intimes auxquelles Lucile Bellan répond avec bienveillance et justesse. À travers les témoignages de personnes qui se sont confiées à elle, elle nous invite à réfléchir sur ce qu’aimer veut dire dans notre société. Loin des clichés et des normes qui enferment plus qu’ils nous libèrent, cet ouvrage choral propose une approche ouverte et respectueuse de la singularité de chacun.
Et si aimer, c’était avant tout trouver ce qui nous convient vraiment, en cohérence avec nos désirs et besoins profonds ?
À chacun sa façon d’aimer »

Lucile Bellan est journaliste. Elle signe, depuis 5 ans, la chronique « C’est compliqué », courrier du cœur moderne, pour le site slate.fr

Ce livre a été publié aux éditions Leduc, le 12 juin.

Habiter le trouble avec Donna Haraway

« Sélection d’essais issus des champs des sciences humaines et de la philosophie contribuant à la réception francophone de la pensée de D. Haraway. Ils évoquent les débats sur l’anthropocène, les luttes écoféministes et pacifistes, les institutions psychiatriques ou encore le spécisme. 

Habiter le trouble, dit Donna Haraway, est une invitation à penser, à ouvrir de nouvelles possibilités de cohabitation et de continuation, dans des temps de bouleversements écologiques et de violences natureculturelles sans précédent. Accompagnés de deux entretiens (‘Le Rire de Méduse’ et ‘La tentation de l’innocence’), les essais ici réunis se présentent comme autant d’enquêtes avec et à partir de Haraway – dans les domaines de l’anthropologie, de la philosophie, des sciences sociales et de la création artistique. Se proposant d’habiter le trouble sur des terrains divers, ces textes portent, chacun à leur façon, le témoignage d’une rencontre située avec l’œuvre de Donna Haraway.

Croisant les figures des cyborgs et des espèces compagnes, auxquelles s’ajoutent aujourd’hui les créatures du Chthulucène, ils proposent de reprendre et de prolonger quelques-uns des motifs majeurs de son travail : le jeu de l’écriture et des tropes, la fabrication des temps et des histoires, l’importance de vivre en mortels, la puissance des politiques féministes. »

Cet ouvrage a été publié aux éditions Dehors, le 16 mai 2019.

Connais-toi toi-même, de Clarence Edgard-Rosa

« À l’heure où la parole sur le sexe féminin se fait plus libre que jamais, ce livre revient aux fondamentaux.

Dès les années 1970, aux États-Unis puis en Europe, le mouvement ‘self-help’, mené par des militantes féministes et des professionnelles de santé, a permis à de nombreuses femmes de s’approprier les savoirs gynécologiques et de s’autonomiser. En sont nés des guides que se transmettront les femmes entre elles.

S’inscrivant dans cette lignée, ce livre, aux illustrations aussi pédagogiques qu’esthétiques, mène à la connaissance de soi, à travers 10 auto-explorations : la vulve, le clitoris, le périnée, les seins… Pour prendre le contrôle ! »

Ce livre a été publié le 5 mai aux éditions La Musardine.

Premières de corvée, de Timothée De Rauglaudre

« Souad a bercé mon enfance et m’a vu grandir. Pourtant, quand ma mère m’a appris que ma nounou partait à la retraite, j’ai réalisé que je ne connaissais pas son histoire. Alors, nous nous sommes assis à la table de la cuisine et elle m’a raconté. L’arrivée en France. L’urgence de trouver un ‘boulot facile’ sans diplôme. La longueur des transports. Les soucis de santé. Comme elle, des centaines de milliers de femmes, souvent immigrées, gardent les enfants et font le ménage de familles françaises, souvent très riches. L’État subventionne massivement ces emplois mais ferme les yeux sur leur précarité. Face à l’alliance État-patronat, une poignée de travailleuses domestiques mènent, à armes inégales, une lutte acharnée pour améliorer leur condition. Ce livre donne la parole à ces femmes de l’ombre. À l’heure des crises migratoires et de la mondialisation malheureuse, il est urgent que nous les écoutions. Leur destin se trouve au croisement de toutes les grandes questions qui agitent notre siècle. Il est aussi le nôtre. »

Ce livre a été publié le 10 juin aux éditions LGM.

Le guide pratique du féminisme divinatoire, de Camille Ducellier

« Le guide pratique du féminisme divinatoire est un grimoire politique dans lequel théorie et pratique se mêlent pour faire jaillir un synchrétisme ouvert et joyeux. Le féminisme divinatoire est un croisement, une double hérésie pour brouiller les pistes. Un regard sur deux sensibilités culturelles qui évitent les contacts et se manquent de peu en France : un point de vue féministe radical et une clairvoyance spirituelle.
Le guide pratique est accompagné d’un DVD du film Sorcières, mes sœurs, dont il est le descendant direct. Un film qui rassemble cinq portraits de femmes et/ou féministes qui s’autoproclament Sorcière aujourd’hui, sous un angle féministe et politique. Manifeste, incantations, recettes, arts divinatoires, voici douze rituels pour l’avènement du féminisme divinatoire. »

Ce livre a été publié le 2 mai aux éditions Cambourakis. Réédition revue et augmentée du livre de Camille Ducellier initialement paru en 2011 chez Joca Seria. Cette édition sera enrichie d’une préface de Starhawk.

Femmes-femmes sur papier, d’Anne-Marie Lugan Dardigna glacé 

« Nous ne devons pas faire confiance aux magazines féminins ! Ce sont autant de supports agréables, colorés et flatteurs que nous feuilletons et lisons de manière ludique, sans vraiment y prêter attention. Ce sont pourtant ces photos, publicités et gros titres, voire articles, que nous absorbons et qui façonnent, mois après mois, notre silhouette (photos de mode, conseils de maquillage, recettes pour mincir ou manger sainement), mais aussi et surtout nos représentations mentales de ce que doit être une femme. Ils renouvellent et recyclent sans cesse les fondements de notre aliénation de femme dans le système patriarcal, pour mieux le perpétuer tout en servant les intérêts de l’ordre économique et social.
Ce livre, déjà publié en 1974 et 1978 par la Librairie François Maspero, propose une analyse de ces mécanismes mystificateurs à l’œuvre dans l’ensemble des magazines s’adressant aux femmes. »

Ce livre a été réédité aux éditions de La Découverte en mai 2019.

Héroïques, de Inna Shevchenko 

« Inna Shevchenko a un destin hors du commun. Née dans une famille de la classe moyenne ukrainienne, elle est à 28 ans leader du mouvement international Femen. Après dix ans d’activisme féministe, elle décide de rendre hommage à toutes les femmes, figures historiques ou fictionnelles, qui l’ont aidée à se défaire des carcans de la société patriarcale.

Dans Héroïques, elle raconte cette libération en trois étapes à travers les portraits de celles qui l’ont inspirée. Certaines, comme Sailor Moon ou Maria Botchkareva lui ont fait comprendre que les femmes ne sont pas le sexe faible. D’autres, comme Ève, l’ont incitée à rejeter la morale religieuse sexiste et à mordre dans le fruit de la connaissance. Inès Armand, Nellie Bly et bien d’autres, journalistes, ingénieures ou politiques, lui ont prouvé que les femmes sont aussi talentueuses que les hommes et méritent de faire entendre leur voix. Avec ce récit tant personnel qu’engagé, Inna Shevchenko nous entraîne sur les traces des modèles féminins grâce auxquels elle a forgé ses convictions et nous engage à rejoindre la révolution des femmes.

Inna Shevchenko est activiste féministe. Enlevée et menacée par le KGB biélorusse en 2011, elle a obtenu l’asile politique en France après avoir été persécutée dans son Ukraine natale. Diplômée en journalisme et en droits de l’homme, elle donne des conférences et est chroniqueuse pour la presse internationale. Elle a coécrit le Manifeste Femen (Utopia, 2015) et Rébellion (Éditions des femmes, 2017). Elle est aussi l’auteure, avec Pauline Hillier, d’Anatomie de l’oppression (Seuil, 2017). Le prix de la Laïcité lui a été décerné en novembre 2017, à Paris. »

Ce livre a été publié aux éditions Les échappés. Il est empruntable à La Féministhèque et en vente en librairie depuis le 16 mai. Notre critique ici.

Bandes dessinées

Saison des Roses, de Chloé Wary

« – On nous prend pas au sérieux nous les meufs. Des fois je me dis que ce serait plus simple si j’avais des couilles.
– C’est pour ça que tu t’habilles comme un mec.
– Arrête on dirait ma mère ?!
– T’façon même en talons tu serais pas plus féminine…
– Une gazelle, ça court pas en talons. »

Après Conduite Inter­­dite (éd. Stein­­kis, 2017), Chloé Wary place l’éman­­ci­­pa­­tion fémi­­nine au centre d’un terrain de foot de banlieue.

Cher Corps, dirigé par Léa Bordier

« Cette pépite, adaptée de la série Cher Corps de la chaîne YouTube de Léa Bordier (65 000 abonnés et 4,5 millions de vues toutes vidéos confondues), présente 12 vrais témoignages de femmes sur leur rapport au corps.

12 autrices brossent 12 témoignages de femmes parlant librement de leur rapport au corps : Marie-Paule a milité pour la pilule dans les années 70, Aurélie a surmonté son anorexie, Mai et son rapport au corps passé 40 ans, Shonah a vécu 4 ans d’errance médicale pour vivre une sexualité épanouie, Blaise se considère agenre, Léna, 13 ans, se débat avec ses problèmes d’adolescente, et d’autres encore… »

Cette bande dessinée a été publiée en mai aux éditions Delcourt. Notre critique ici.

Le Silence des étoiles, de Sanäa K 

« Le silence des étoiles nous plonge dans le quotidien  d’une jeune femme : carrière, peine de cœur, amitié, indépendance. Comment avancer lorsque l’on se perd en chemin. »

L’autrice, illustratrice et peintre française Sanaa K tient un blog ainsi qu’une page Instagram, elle y publie ses humeurs. Elle vit en banlieue parisienne.  

Cette bande dessinée a été publiée en mai 2019 aux éditions Marabout.

Pour l’amour de dieu, marie ! de Jade Sarson

« Élevée en Angleterre dans une école catholique, Marie Lovitt applique une conception bien à elle de l’injonction ‘Aime ton prochain’ qui lui a été inculquée depuis son plus jeune âge.
Généreuse, indifférente aux normes, Marie suit les élans de ses désirs avec une spontanéité qui enchante ceux qui en bénéficient, mais choque et déroute beaucoup d’autres, à commencer par ses parents.
Des années 1960 aux années 1980, Marie s’efforce de construire sa vie en toute liberté, persuadée que l’amour pour les autres, aussi multiple soit-il, ne peut être source de mal.
Et c’est avec attachement que l’on suit le parcours de cette femme libre, féministe, pansexuelle avant l’heure, emblématique de l’évolution des rapports à la sexualité et à la religion au fil des cinquante dernières années. »

Jade Sarson est diplômée depuis 2011 de l’université de Lincoln, où elle a été distinguée pour ses travaux d’illustration. Son travail mêle influences britanniques et japonaises et combine techniques digitales et traditionnelles. Ses œuvres ont été publiées dans de nombreuses revues (Neo Magazine, Electric Bloom Webzine…) et en recueils (Leek and Sushi, Parallel Lives).

Cette bande dessinée a été publiée aux éditions Cambourakis en mai 2019.