Les parutions féministes de mars

Chaque mois – ou presque –, nous vous proposons un agenda des parutions féministes. Romans, essais, bandes dessinées… vous avez le choix ! Ces ouvrages sont disponibles en librairie et parfois empruntables à la Féministhèque. Les livres proposés n’ont pas forcément été lus par Les Missives (par manque de temps), il s’agit des annonces de publications, par les éditeurs. Nous attendons vos avis.

Essais

Herstory – Histoire(s) des féminismes, de Marie Kirschen et Anna Wanda Gogusey

« Certes, le féminisme est ‘à la mode’, mais l’histoire et la réalité de ce mouvement restent pourtant méconnues, voire caricaturées.
De A comme Adelphité à W comme Wonder Woman, Herstory est le livre de vulgarisation parfait pour celles et ceux qui souhaitent découvrir (ou approfondir) cette histoire passionnante : très bien renseigné et très précis, drôle et léger, faisant une large part à la pop culture et superbement illustré, il vous emmènera à la découverte de l’histoire sociale, politique et populaire des féminismes.
Herstory est une plongée dans cette épopée fascinante qui a bouleversé nos sociétés. L’histoire de ces combats n’aura plus de secrets pour vous.

Marie Kirschen est journaliste indépendante, spécialiste des questions féministes et LGBT, et rédactrice en chef de la revue lesbienne Well Well Well. Elle est passée par Les Inrocks, BuzzFeed, Libération et le magazine Têtu.

Anna Wanda Gogusey est illustratrice. Elle travaille aujourd’hui pour la presse (Le Monde, Milk Magazine, Paris Mômes, Néon, Libération, Trois Couleurs…), pour des institutions culturelles (Palais de Tokyo…), des festivals prestigieux, des collectifs féministes, et pour l’édition. »

La Ville Brûle, 5 mars, 25 euros

Survivre au sexisme ordinaire, analyses et techniques de 18 féministes pour le mettre K.-O.

Dans la rue, au travail, en famille… les femmes font fréquemment l’objet de remarques sexistes. Difficile parfois de comprendre d’où vient le malaise, encore plus de savoir le faire sentir à son interlocuteur ou d’avoir la repartie adéquate !
Dix-huit personnalités féministes, venues d’horizons divers, s’emparent de ces « petites phrases » et proposent leur analyse ou leurs conseils pour se défendre, répliquer et lutter ainsi avec impertinence contre le sexisme ordinaire.

Sommaire :
• C’est un truc de fille, par Eve Cambreleng
• Hé, mademoiselle !, par Alizée Vincent
• T’as des poils, c’est sale !, par Klaire fait Grr
• T’as tes règles ou quoi ?, par Élise Thiébaut
• Fais pas ta prude !, par Lauren Malka
• Laissez-moi vous aider à porter vos affaires, par Marie Kirschen
• Attends, je vais t’expliquer…, par Pauline Harmange
• Mal-baisée !, par Ovidie
• Tu dois être une panthère au lit !, par Kiyémis
• Vous, c’est sûr, vous avez l’instinct maternel, par Amandine Dhée
• On n’est pas vraiment femme avant d’être mère, par Fiona Schmidt
• Tu connais la différence entre une femme et…, par Camille et Justine
• Hystérique !, par Mathilde Larrère
• On ne peut plus prendre l’ascenseur avec une femme, par Valérie Rey-Robert
• Féminazies !, par Paul B. Preciado
• Mais qu’est-ce qu’elles veulent, à la fin ?, par Marie Sauvion
• Entre elles, les femmes sont toutes des garces, par Rebecca Amsellem
• On sait qui porte la culotte, par Élodie Shanta.

Librio, 3 mars, 5 euros

Éduquer sans préjugés, de Amandine Hancewicz et Manuela Spinelli

« Comment permettre à ses enfants de choisir librement une activité sportive ou artistique  ? Que faire face à une maîtresse qui enchaîne les stéréotypes sexistes ? L’égalité passe-t-elle aussi par les vêtements et les jouets ? 
En partant de situations auxquelles sont confrontés tous les parents – dès la grossesse –, Amandine Hancewicz et Manuela Spinelli, spécialistes des questions d’égalité entre les femmes et les hommes, décortiquent les stéréotypes et injonctions auxquels les enfants sont soumis·es. À travers ce livre instructif et engagé, elles ouvrent la réflexion sur ce qu’on juge « normal » par convention sociale, et appellent à des changements structurels, tel que l’allongement du congé paternité. Et si sortir des clichés permettait d’offrir plus d’égalité et surtout plus de bonheur à nos enfants ? 

Une invitation au dialogue, à la réflexion et à la remise en question des rôles genrés que la société nous impose. Libérateur ! »

JC Lattès, 3 février, 19 euros

30 discussion pour une éducation antisexiste, de Elisa Rigoulet et Pihla Hintikka

« Le rose, c’est pour les filles. » « Les garçons n’aiment pas  les poupées. » « La nature a doté les mères d’un instinct  que les pères n’ont pas. » « Mais quelle chochotte celui-là ! » Ces remarques sexistes se glissent souvent dans vos conversations quotidiennes. Elles vous surprennent, vous agacent, vous heurtent, vous mettent en colère,  mais comment trouver les mots justes pour y répondre ? 

Ce manifeste développe sous forme de discussions 30 situations de sexisme ordinaire autour de l’éducation de nos enfants. Elles se passent à la maison, au parc, à l’école, entre ami·e·s, en famille… On y parle du choix des vêtements, des jouets et des cadeaux d’anniversaire, du rose et du bleu, des pompiers et des princesses, de la mixité des métiers, d’attentes de comportements genrés et de répartition des tâches, des sujets en apparence banals, mais à travers lesquels nous reproduisons inconsciemment les inégalités entre les filles et les garçons.

« Ce livre vous donne des arguments pour défaire les stéréotypes de genre et vous encourage à en parler activement. Car engager le dialogue est la clé pour défendre l’égalité.

Pihla Hintikka et Élisa Rigoulet sont les autrices  du Guide féministe de la grossesse (2019), et de Fille-Garçon, même éducation (2020),  parus chez Marabout. »

Féminisme Washing, quand les entreprises récupèrent la cause des femmes, de Léa Lejeune

« Qu’y a-t-il de commun entre un T-shirt Dior à message féministe et une Barbie à l’effigie de Frida Kahlo ? Entre une pub pour du gel douche Dove ou des serviettes hygiéniques Always ? Entre deux multinationales qui affirment donner leur chance aux femmes dans leurs communiqués… alors qu’elles sont poursuivies aux prud’hommes pour discriminations sexistes ? Tous pratiquent le ‘féminisme washing’, ou son pendant publicitaire le ‘femvertising’, et repeignent les marques aux couleurs du féminisme, sans questionner leurs engagements réels pour les femmes.

Grâce à une enquête journalistique fouillée qui confronte les usages militants aux productions et ressources humaines des entreprises, Léa Lejeune démontre comment elles cherchent à séduire – parfois à berner – la nouvelle génération féministe. Elle s’appuie sur des exemples concrets et sur la vulgarisation de travaux de recherche en économie. Et conclut son livre en donnant des pistes pour les femmes engagées qui souhaitent s’affranchir des discours mercantiles. Et des pistes pour les entreprises qui veulent corriger leurs mauvaises habitudes ?

Léa Lejeune, 34 ans, est journaliste économique à Challenges. Elle préside l’association Prenons la une pour une meilleure représentation des femmes dans les médias. »

Seuil, 4 mars, 19 euros

La Terreur féministe, d’Irene

« Le féminisme n’a jamais tué personne ». Cette phrase est brandie depuis des décennies par le discours féministe majoritaire. Comme si les féministes cherchaient à rassurer un patriarcat pétri d’angoisse, ou à appuyer l’idée – déjà bien répandue – qu’une femme ne peut pas faire peur, qu’une femme ne peut pas être dangereuse. Mais est-il vrai que le féminisme n’a jamais tué personne ? Elles s’appellent Maria, Noura, Judith, Diana, Christabel. Elles ont fait usage de la violence contre le patriarcat. Elles ont touché au grand tabou. Pour nourrir une réflexion sur la place de la violence dans la lutte contre le patriarcat, Irene nous raconte l’histoire de ces femmes violentes.

IRENE – prononcer « Iréné » –, 21 ans, a grandi dans un mélange de cultures espagnole, basque et française. En 2017, elle s’installe à Paris et se lance dans le militantisme au contact des milieux féministes. En parallèle, elle transforme son compte Instagram en outil de démocratisation d’idées et de pédagogie populaire. Elle participe au lancement du mouvement des collages contre les féminicides en 2019.

Éditions Divergences, 12 février, 14 euros

Fuck le patriarcat !, de Mona Eltahawy

« Mona Eltahawy, figure iconoclaste du féminisme arabe, livre ici son enseignement. Elle signe un manifeste provocateur et non-conformiste. L’autrice développe les sept péchés – ou vertus féministes – que les femmes doivent commettre pour faire éclater le règne du patriarcat.

Elle nous invite à nous libérer de l’image de la « gentille petite fille sage » et nous donne des moyens pour le faire : la colère, l’attention, l’obscénité, l’ambition, le pouvoir, la violence et la luxure.

Son appel à l’action est illustré par les histoires de militantes célèbres (bell hooks, June Jordan…) et par celles de femmes ordinaires du monde entier – de l’Afrique du Sud à la Chine, du Nigeria à l’Inde, de la Bosnie à l’Égypte. Toutes franchissent les lignes de race, de classe, de foi et de sexe pour se faire entendre. Toutes puisent dans leur fureur intérieure pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles d’un patriarcat hétéronormatif tyrannique.

Plutôt que d’apprendre aux femmes et aux filles à survivre au patriarcat, Mona Eltahawy donne les armes pour le démanteler et oser être libre. Et avoir l’audace de dire Fuck au patriarcat ! »

Massot, 4 février, 24,90 euros

Ceci est notre post-partum, défaire les mythes et les tabous pour s’émanciper, d’Illana Weizman

« Après #MonPostPartum, le livre qui libère la parole des femmes sur l’après-accouchement.

Pour une femme, la naissance d’un bébé est un événement que la société qualifie de « magique », procurant un « bonheur immense et immaculé ». Si c’est en partie vrai, c’est bien vite oublier la réalité de la maternité et ses plus sombres nuances. C’est passer sous silence les difficultés et les remous des suites de couches. C’est cacher la douleur, la souffrance – physique ou psychique – qu’éprouvent les femmes dans les jours, les semaines, les mois, qui suivent l’arrivée de leur enfant.

Le post-partum, cette période qui débute après l’accouchement mais dont la durée reste indéterminée selon les définitions et le vécu de chacune, est le grand tabou de la maternité. Illana Weizman dénonce l’invisibilité d’une expérience pourtant commune à des millions de femmes à travers le monde, et en décrypte les origines socio-culturelles. Elle encourage les femmes à s’informer, à partager leurs expériences, et avance des propositions politiques pour une meilleure prise en charge du post-partum. S’appuyant sur les nombreux témoignages du hashtag #MonPostPartum et sur ses qualités d’analyse sociologique, elle normalise les réalités du post-partum dans un manifeste libérateur. »

Marabout, 20 janvier, 17,90 euros

Bandes dessinées

Résine, Elodie Shanta

« Claudin rentre chez lui affolé : sa femme Résine est accusée d’être une sorcière. Ils s’enfuient et commencent une nouvelle vie dans le village de Floriboule, mais leur arrivée est à l’origine de nombreux problèmes : accusations infondées, procès en sorcellerie, confrontation avec des villageois aussi sexistes qu’obscurantistes. Résine, Claudin et leurs allié.es (l’apothiqueresse et sa compagne, la boulangère Amarante et le lutin Scorbul) essayent de rétablir la justice et d’échapper au bûcher.

On retrouve dans Résine l’univers fantasticomédiéval et l’humour d’Elodie Shanta au service d’un récit incisif et de problématiques plus graves, telles que le sexisme et les violences faites aux femmes. Il est aussi question dans Résine de sororité, d’entraide, de l’importance de dépasser les apparences… et d’amour !

Elodie Shanta est autrice et dessinatrice de bande dessinée et tatoueuse. Elle vit aujourd’hui à Bruxelles. Elle a déjà publié Crevette (sélection SLPJ 2019, sélection officielle Angoulême 2019) et Crevette, les premières années aux éditions La Pastèque, et Cécil et les objets cassés (sélection officielle Angoulême 2021) aux éditions Biscoto.
Elle parvient mieux que quiconque à mêler un univers terriblement mignon et un humour dévastateur, qui séduisent aussi bien les adultes que les jeunes lectrices et lecteurs. »

La Ville Brûle, 19 février, 17 euros

Un bébé si je peux, de Marie Dubois

Marie et son conjoint ont la trentaine, un travail, des amis, des passions… La seule chose qui manque à leur bonheur, c’est un enfant. Alors, après plusieurs mois d’essais infructueux, le couple décide de passer des examens. Les résultats indiquent que Marie à des ovaires polykystiques et fait donc partie du club « des infertiles ». Mais être mère reste envisageable, et c’est l’occasion pour cette journaliste-dessinatrice d’enquêter sur le sujet.

Quelles sont les causes de l’infertilité et combien de personnes sont concernées en France ? FIV, PMA, adoption, quelles sont les solutions possibles ? Et à quel coût ? Comment se montrer sincèrement heureuse envers vos copines qui deviennent mères ; que dire à votre entourage ? Le couple peut-il faire face à cette épreuve, remplie d’incertitudes et de consignes médicales ? 

Marie Dubois traite ici un sujet sensible, en s’appuyant sur son expérience personnelle, mais surtout sur des enquêtes, des lectures et le témoignage de nombreux couples infertiles. Plein d’humour et de bienveillance, l’album apporte des réponses et rassurera ceux qui se trouvent dans la même situation. 

Massot, 25 février, 19 euros

Trajectoire de femme, Journal illustré d’un combat, de Erin Williams

« Cet ouvrage écrit et dessiné par Erin Williams est autobiographique. Erin vit à New-York. Chaque matin, elle prend le train pour se rendre à Manhattan.

Au fil des pages et du trajet, Erin nous dévoile son itinéraire personnel. Elle se souvient de ses partenaires sexuels et de ses combats : les viols dont elle a été victime, sa lutte contre l’alcoolisme et son accouchement difficile.

Vulnérable et mal dans sa peau, elle explique, dans un portrait intime et puissant, comment elle a franchi les lignes. Faut-il être invisible pour ne pas être un simple objet aux yeux des hommes ?

Les dessins, en noir et blanc pour la plupart, sont d’une sobriété troublante et empreints de poésie. Le graphisme est très actuel.

Sincère sans être sombre, le « mémoire graphique » d’Erin Williams est avant tout l’histoire d’une renaissance. La jeune femme tombe amoureuse puis enceinte, arrête de boire, reprend ses études, et réapprend progressivement à vivre.

Le harcèlement sexuel, la culpabilité, la maternité et la résilience sont au cœur de ce roman. »

Massot, 4 mars, 26 euros

Poésie

Home Body, Rupi Kaur

« Après ses best-sellers lait et miel et le soleil et ses fleurs, rupi kaur revient avec un troisième recueil de poésie.
À la fois sombre et lumineux, home body célèbre l’acceptation de soi, le corps, la féminité, et délivre un message d’amour et d’espoir en ces temps troublés.

Rupi Kaur est poétesse, écrivaine féministe et artiste. Née au Pendjab, elle a émigré à Toronto avec ses parents à l’âge de 4 ans. Elle a commencé à dessiner à l’âge de 5 ans, lorsque sa mère lui a tendu un pinceau et lui a dit : « dessine ce que te dicte ton cœur ». Pendant ses études de rhétorique à l’Université de Waterloo, Rupi Kaur a écrit, illustré et publié elle-même son premier recueil, lait et miel (Charleston, 2017). Depuis il est devenu un phénomène international. Son deuxième recueil, le soleil et ses fleurs, publié en 2017 en anglais, s’est tout de suite placé dans les meilleures ventes et a été adopté par les lecteurs du monde entier. »

Nil éditions, 4 mars, 17,50 euros