Désobéissantes d’Adina Rosetti, Victoria Patrascu, Iulia Iordan, Laura Grünberg, et Cristina Andone

Écrit et illustré collectivement par un collectif féministe roumain, Désobéissantes nous présente des portraits de femmes d’Europe de l’Est qui ont brillé par leur détermination, leur indépendance et force de caractère. Porteuse d’espoir et d’inspiration, cette multitude de destins nous rappelle qu’il peut être bon de ne pas demander de permission pour se faire sa place.
Une lecture qui m’a paru assez ardue au premier abord de par la diversité des tons employés selon les autrices. J’ai commencé par picorer ici et là, deux ou trois portraits le soir avant de dormir. Et puis très vite j’ai fini par m’y plonger et à consommer avidement toutes les histoires inspirantes de ces femmes qui résonnent de manière universelle. A chaque double page et avec un humour parfois satirique et des illustrations uniques, on rencontre, à travers un récit conté, une femme authentique que quelques lignes historiques et biographiques viennent compléter.

A la manière des Culottées de Pénélope Bagieu ou des Histoires du soir pour filles rebelles (Elena Faville, Francesca Cavallo), j’y ai découvert des artistes, des savantes, des politiciennes, des sportives de haut niveau… Mais pour moi ce qui fait l’originalité de ce livre, c’est la place qu’on fait au débat pour discuter de la pertinence d’une figure controversée et de sa légitimité à paraître dans ce livre ou non. Autre point remarquable : souvent oubliées, les femmes au foyer font ici l’objet d’une double page.


Deux femmes ont particulièrement retenu mon attention : Simona Halep, née en 1991, joueuse de tennis professionnelle qui soutient grâce à l’argent qu’elle gagne une équipe de hockey de jeunes filles et diverses causes humanitaires. Je suis tombée dans le panneau du récit de son histoire écrit par Laura Grünberg, très féerique et romancé pour finir par le fait que contrairement à ce qui est raconté plus haut, si Simona en est là aujourd’hui c’est grâce à son travail sans relâche et sa détermination.

Le deuxième portrait qui m’a particulièrement touchée est celui de la parachutiste Smaranda Braescu (1897-1948), détentrice pendant 20 ans du record absolu en parachute à une époque où les femmes n’avaient pas leur place dans les écoles militaire ou civile de pilotage, ce qui l’a contrainte à acheter son parachute avec ses propres fonds pour s’entraîner.
On saluera l’humour et l’autodérision du poème de fin et la présentation des autrices et illustratrices.

« Belles, bonnes, intelligentes et rebelles.

Il était une fois, et cela continue et continuera.

Des petites filles et des femmes qui écriront.

Des histoires invisibles mais réelles

Je ne sais pas comment elles font, mais je me dis que peut-être,

Parce qu’elles en veulent toujours plus, elles sont… insatiables. »

Il était une fois une fille, de Carmen Tiderle.

C’est un livre que je compte relire avec plaisir et faire découvrir morceau par morceau à ma fille quand elle sera en âge de l’apprécier.