Les parutions féministes de mai

Chaque mois – ou presque –, nous vous proposons un agenda des parutions féministes. Romans, essais, bandes dessinées… vous avez le choix ! Ces ouvrages sont disponibles en librairie et parfois empruntables à la Féministhèque. Les livres proposés n’ont pas forcément été lus par Les Missives (par manque de temps), il s’agit des annonces de publications, par les éditeurs. Nous attendons vos avis.

Bandes dessinées

La Remplaçante, de Mathou et Sophie Adriansen

« La première BD qui explore le post-partum. Un récit de reconstruction et de résilience.
Marketa et Clovis, amoureux fous, attendent un bébé. Mais l’accouchement signe la fin du conte de fées. La naissance de Zoé ne s’est pas passée comme Marketa l’imaginait, et l’instinct maternel tarde à se manifester. Tandis qu’elle ne reconnaît plus son corps, Marketa se sent perdre pied face à ce bébé si vulnérable dont elle a désormais la responsabilité.
Réussira-t-elle à se sentir mère ?  à aimer son bébé ?  à cesser de penser qu’une remplaçante ferait mieux qu’elle ? »

First, La vie en bulles, 12 mai 2021, 19,95 euros

À corps et à cris, Eve Cambreleng

 « Ne pas être trop couverte,  mais ne pas être trop dénudée. »
« Ne pas être obsédée par son poids mais ne pas se laisser aller non plus. »
« Ne pas être prude mais aussi ne pas avoir une sexualité trop libérée. »
« Ne pas vouloir un enfant à 18 ans mais ne pas vouloir un enfant à 40 ans non plus. »
« Correspondre à des standards de beauté… »

« Les corps des femmes sont contraints par une liste sans fin d’injonctions. Spoiler alert : On en a assez ! Nous voulons être libres ! Et si nous nous faisions entendre ?
Avec des dessins colorés et des textes percutants, un humour parfois grinçant, Ève Cambreleng, autrice-illustratrice, créatrice du compte Instagram About Evie, propose de porter nos voix haut et fort ! »

Albin Michel, 5 mai, 18,90 euros

Romans

Viendra le temps du feu, de Wendy Delorme

« Elles étaient toutes brisées et pourtant incassables. Elles existaient ensemble comme un tout solidaire, un orchestre puissant, les organes noués en ordre aléatoire, un grand corps frémissant. Et j’étais l’une d’entre elles. »


« Une société totalitaire aux frontières closes, bordée par un fleuve. Sur l’autre rive subsistent les vestiges d’une communauté de résistantes inspirée des Guérillères de Monique Wittig. Dans la capitale du territoire fermé, divers personnages se racontent, leurs aspirations, leurs souvenirs, comment survivre, se cacher et se faufiler dans un monde où les livres sont interdits.
Une dystopie où se reflètent les crises que nous traversons aujourd’hui. Un roman choral poétique et incandescent, où l’on parle d’émancipation des corps, d’esprit de révolte et de sororité. Un hommage à la littérature et à son potentiel émancipateur et subversif. »

Cambourakis, 3 mars, 18 euros

Les Règles du jeu, Lucie Ronfaut-Hazard

« Alice est en burn-out, Françoise n’a pas encore fait son coming-out, Myriam est en colère, la mère de Laura va bientôt mourir d’un cancer. Elles ont 25 ans et ne savent pas quoi faire de leurs vies, alors elle vont monter une start-up, parce qu’il paraît que c’est ce qu’il faut faire lorsque l’on veut réussir aujourd’hui. Leur projet : une application pour aider les femmes à suivre leurs règles sur leur smartphone. 

Les Règles du jeu est un roman sur la start-up nation, celle des incubateurs, des pitchs d’ascenseur, des mails désespérés aux investisseurs. C’est aussi un roman sur les jeunes femmes d’aujourd’hui. Celles qui sont féministes, celles qui s’en foutent, celles qui sont accro aux réseaux sociaux, celles qui aiment les filles, celles qui se font emmerder par les hommes, celles qui cherchent un sens à leur vie, celles qui ont leurs règles.

Lucie Ronfaut-Hazard est journaliste indépendante, spécialisée dans les nouvelles technologies et la culture web. Elle écrit notamment dans Libération, Le Monde, Numerama, et elle est l’autrice de la newsletter #Règle30, consacrée à la diversité dans le numérique. Les Règles du jeu est son premier roman. »

La Ville brûle, 30 avril 2021, 17 euros

Essais

Pour l’intersectionnalité, Eleonore Lepinard, Sarah Mazouz

« Non le concept d’intersectionnalité ne représente pas un danger pour la société ou l’université, ni ne fait disparaître la classe au profit de la race ou du genre. Bien au contraire ! Cet outil d’analyse est porteur d’une exigence, tant conceptuelle que politique. Une synthèse nécessaire, riche et argumentée, pour comprendre de quoi on parle.

Les attaques contre les sciences sociales se font de plus en plus nombreuses. À travers elles, ce sont certains travaux critiques en particulier qui sont visés, notamment ceux portant sur les discriminations raciales, les études de genre et l’intersectionnalité.

À partir d’un article de 2019, devenu référence et paru dans la revue Mouvements, entièrement revu et actualisé, voici, pour toutes et tous, une synthèse salutaire et nécessaire sur ce qu’est réellement la notion d’intersectionnalité. Les autrices, sociologues, s’attachent d’abord à rappeler l’histoire du concept élaboré il y a plus de trente ans par des théoriciennes féministes de couleur pour désigner et appréhender les processus d’imbrication et de co-construction de différents rapports de pouvoir – en particulier la classe, la race et le genre. Il s’agit ensuite de s’interroger sur les résistances, les « peurs », les discours déformants et autres instrumentalisations politiques que l’intersectionnalité suscite particulièrement en France. Mais justement, défendre les approches intersectionnelles, n’est-ce pas prendre en compte, de manière plus juste, les expériences sociales multiples et complexes, vécues par les individus, et donc se donner les moyens de penser une véritable transformation sociale ? »

Anamosa, 6 mai, 5 euros

C’est quoi ton genre ?, Agnès Vannouvong

« Loin d’être une idéologie, le genre est un champ de recherches, un outil théorique et méthodologique qui traverse la littérature, la philosophie, la sociologie, l’histoire des idées ou encore l’art. Puissant levier conceptuel, il pose des questions existentielles et universelles qui nous renvoient à nous-mêmes : qu’est-ce qu’une femme, un homme, un(e) intersexe ? Qu’est-ce que la féminité, la masculinité ?
Quelle est l’importance du corps, de l’identité et de la sexualité dans la construction et le devenir de soi ?
Ce livre fait le point sur l’exploration des identités sexuelles, sociales et imaginaires à travers la littérature et l’art. »

Éditions de l’Aube, 8 avril, 17 euros

Comment ne pas devenir une marâtre, Guide féministe de la famille recomposée, Fiona Schmidt

« Si la famille recomposée était une sandale, la marâtre serait le caillou à l’intérieur. Personne n’a envie d’avoir un caillou dans sa sandale. Mais personne n’a envie d’être ce caillou non plus.

Moi non plus, je n’ai jamais rêvé d’être marâtre car moi aussi, j’ai toujours associé la fonction aux sorcières que j’ai croisées dans les mêmes contes que vous. Quand j’ai appris qu’il avait des enfants, mon GPS interne m’a invitée à faire demi-tour dès que possible mais comme vous, j’y suis allée quand même. Et j’y suis restée, même si j’ai bien failli rendre mon tablier une dizaine de fois (par mois).

On ne naît pas marâtre. On le devient à force de patience et d’amour, paraît-il et beaucoup de doutes, de bourdes, de ruminations et de frustrations, plus ou moins aggravées par des attentes familiales et sociales fortes et souvent contradictoires, un flou juridique persistant, et une charge mentale lourde. Très lourde.

Ce livre est l’antidote au sortilège dont les belles-mères modernes sont encore prisonnières. Il analyse l’origine de leur mauvaise réputation, et déconstruit un certain nombre de préjugés au sujet de l’Amour de seconde main, de son ex et de leur(s) enfant(s). À travers de nombreux témoignages, des paroles d’expert.e.s et une solide expérience du terrain, il apporte aussi des réponses concrètes à ces questions que l’on n’ose pas toujours (se) poser : pourquoi les beaux-pères ont-ils la paix, eux ? Est-on obligée d’aimer les enfants de la personne que l’on aime ? Quelle place trouver au sein d’une famille dont la majorité des membres ne nous a pas choisie ? Qu’est-ce qu’un conflit de loyauté, et comment le résoudre ? Quoi répondre à : « Ben t’as qu’à partir, si t’es pas contente ! » ? Quel rôle doit jouer le.la conjoint.e dans tout ça ?

Fiona Schmidt est journaliste indépendante, autrice et belle-mère de 3 filles depuis 10 ans. Elle a écrit un livre de recettes militant, Les recettes d’une connasse (Grand Prix Eugénie Brazier 2017), et deux essais engagés : L’amour après #MeToo et Lâchez-nous l’utérus !, tous publiés chez Hachette Pratique. »

Hachette, 5 mai, 17,95 euros