Missives en écoute #52 : Hollie McNish, Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi

Énorme coup de cœur pour les poèmes et les textes d’Hollie McNish regroupés dans le recueil « Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi ». J’ai découvert et adoré l’humour, la liberté et les mots justes et percutants de cette autrice britannique.

Elle parle d’être une fille et d’en élever une dans une société patriarcale et souvent hypocrite, de vulve, de funérailles, de peurs, de colères, de porno, de s’endormir en cuillère avec l’homme qu’on aime, d’un inconnu qui presse sa cuisse contre la sienne dans le métro, d’une grand-mère qui lui manque, de premières fois, de règles et d’accouchement. Des histoires personnelles qui nourrissent une réflexion plus globale parce que c’est en fait toute la vie qui se niche dans ces chapitres intitulés Grandir, Parentalité, Masturbation ou encore Sang. 

Ses phrases rebondissent en rimes, allitérations, dissonances, sa langue se fait tantôt raffinée tantôt crue, de la littérature pour explorer le quotidien, la parentalité, le sexe ou la mort. Et si je dis « littérature », ce n’est pas parce que je doute que cela en soit mais parce que je pense à un magnifique ouvrage collectif que j’ai dévoré récemment : Être mère (sept autrices y parlent de maternité). Julia Kerninon y écrit  : »En nous efforçant de faire entrer la maternité en littérature, nous lui donnons, j’espère, la place qu’elle mérite dans la réalité. Nos peurs, nos réflexions, nos déchirures ont droit de cité au sein des livres. Nous ne sommes peut-être que la moitié de l’humanité, mais nous l’avons créée toute entière ».

C’est en pensant à ces mots que j’ai choisi l’extrait de cet épisode.