Soirée Missives #14 : Mères sans filtre

Missives invite trois autrices Camille Abbey (fondatrice des missives et autrice), Élodie Font, et Claire Tran pour ce livre témoignage qui navigue entre huit récits abordant tout à tour dépression post-partum, charge maternelle, fatigue extrême, inégalités dans les sphères domestiques et professionnelles…

C’est jeudi 9 mars à 19h à la Librairie Majo, 27 rue des Boulangers, Paris 5e.

Huit autrices reconnues partagent le déclic féministe qui a accompagné leur expérience de la maternité. Un recueil de récits intimes pour libérer la parole sur le sujet.


Cinq ans après la vague #metoo qui a relancé le débat féministe et remis la libération de la parole à l’ordre du jour, cinq ans après la bande dessinée choc de la dessinatrice Emma qui a popularisé le concept de charge mentale, les mères mettent-elles au monde des bébés dans un monde égalitaire ? Apparemment pas, constatent avec stupeur les huit autrices de ce recueil confrontées à une réalité loin de l’image qu’elles se faisaient de la vie de mère.

Comment traverser l’expérience de la maternité quand celle-ci se révèle une plus grande épreuve que prévue ? Pourquoi a-t-on tant de mal à parler des difficultés maternelles lorsqu’on y fait face personnellement ? Comment se détacher d’un récit collectif qui passe sous silence les inégalités dans la parentalité ? Une prise de conscience qui mène à un déclic féministe dont les autrices nous livrent le récit, chacune avec sa plume acérée et au travers de sa propre histoire. Camille Abbey, Anne-Sophie Brasme, Elodie Font, Renée Greusard, Julia Kerninon, Gabrielle Richard, Claire Tran et Illana Weizman contribuent ainsi à la libération de la parole sur la maternité, sujet resté dans l’angle mort du féminisme durant des années, et s’ouvrent ici sur des sujets variés : dépression post-partum, charge maternelle, fatigue extrême, parentalité queer ou encore éducation égalitaire.
Ces témoignages émouvants dans lesquels de nombreuses femmes se retrouveront permettront de démystifier la maternité et de penser autrement le rôle de mère, car il est temps de poser un regard féministe sur l’intime.


« À chaque fois que ma mère m’a dit :  » Les enfants ce n’est que du bonheur « , elle m’a dit de taire les moments où non, ce n’était définitivement pas du bonheur. C’était aussi de la douleur, de la tristesse, de la nostalgie de ma vie d’avant, de l’amertume, de la fatigue, des cris, des larmes. Lorsque mes amies me lançaient simplement un  » Oh ça passe « , elles me disaient de me taire. Lorsque j’ai tenté de confier mes difficultés à ma sage-femme et qu’elle m’a répondu  » Vous savez certaines femmes ne peuvent pas avoir d’enfants, vous faites partie des chanceuses « , elle me disait de fermer ma gueule. Personne ne m’entendait. »
Illana Weizman