Missives en écoute #24 : Lettre à ma fille, de Maya Angelou

Entre nos lignes, c’est une capsule sonore et littéraire pour découvrir de nouvelles lectures. Ce sont quelques lignes d’un auteur ou d’une autrice à découvrir à voix haute chaque samedi (ou presque).
Entre nos lignes, c’est juste un moment avec les mots proposés, selon son humeur ou l’actualité, par une comédienne, Marie-Émilie Michel, mais sans commentaire.

Difficile de ne choisir que quelques lignes de ce livre tellement inspirant, juste et rempli de tolérance.

Ces quelques lignes ont fait écho en moi, et à l’actualité de ces derniers temps. J’ai pensé aux réseaux sociaux, aux affaires et aux hommes politiques récemment condamnés ou accusés, au devoir d’exemplarité, à Darmanin Démission que l’on dira autant qu’il le faudra. Et voilà.

Maya Angelou, pilier de la littérature américaine est écrivaine, dramaturge, poète, actrice, professeure, militante pour l’égalité des droits (elle a cotoyé Martin Luther King ou encore James Baldwin). Écrit en 2008 (elle est morte en 2014), Lettre à ma fille s’adresse à la fille qu’elle n’a pas eue, et finalement surtout, à nous toutes.

Le texte est simple, découpé en 28 courts chapitres et autant d’anecdotes, de tranches de vie, parfois dures, parfois drôles, toujours affutées et nécessaires qui invitent à s’élever, à rebondir et à défendre ses convictions.

Vingt-huit chapitres comme un chemin de vie et de combats. Celui d’une femme forte, féministe, fière de ses choix, qui ne s’est jamais départie de cette farouche détermination à croire au monde des possibles et à s’autodéfinir sans laisser de prise aux déterminismes. Beaucoup de sujets sont abordés comme la condition des noirs aux États-Unis, le racisme, la violence, le sexisme, la maternité à l’adolescence, le viol, l’ouverture au monde et aux autres, la politique, la poésie, le pouvoir d’un sourire…

Pas de grand discours et pourtant, chaque histoire est presque un conseil, une feuille de route qui donne à réfléchir.

Son écriture est belle, pleine de douceur et de mélancolie mais elle donne pourtant envie de se battre pour ses idéaux avec intransigeance. L’un de ces poèmes ne dit pas autre chose « Agissez […] Et gardez bien à l’esprit qu’un seule personne bien intentionnée, peut constituer la majorité […], vous êtes prêts, sortez et transformez le monde ».

(Bon, il y avait cette phrase aussi : « tu ne peux pas contrôler tous les évènements qui t’arrivent mais tu peux décider de ne pas être réduite à eux »)