Chère Ijeawele, un manifeste pour une éducation féministe

Un jour, Ijeawele, une amie de Chimamanda Ngozi Adichie, lui a demandé des conseils pour élever de manière féministe sa fille qui venait de naître. Chimamanda lui a répondu sous forme de lettre, puis a décidé de rassembler et développer les points évoqués sous forme de livre.

L’autrice aborde de façon très concrète les situations que peuvent rencontrer de jeunes parents, le tout en vue d’inculquer dès le plus jeune âge l’égalité des sexes : on y trouve le partage des tâches, la reprise du travail pour la mère, les jeux et le marketing genrés, les injonctions pour les petites filles à se comporter « comme une petite fille » et ne pas sortir du rang…

Chimamanda nous apprend à donner confiance aux petites filles, à avoir confiance en nous en tant que parent et à essayer de faire en sorte de faire bouger les choses par la théorie bien sûr mais surtout par les actes avec notamment son adage concernant le partage des tâches : montrer par l’exemple. Elle y énonce le fait qu’une petite fille (ou un petit garçon !) intégrera bien plus facilement que les hommes et les femmes doivent se répartir équitablement les tâches si le papa en fait autant que la maman. Une valeur dont les applications se constatent au quotidien va effectivement être assimilée de manière bien plus efficace que si on ne l’assène uniquement par quelques mots qui n’offriraient pas de représentation concrète.

Un livre vraiment incontournable. Il fait à mon sens du bien à tout le monde, les personnes sensibilisés au féminisme, les personnes qui ne le sont pas encore, les jeunes parents, les personnes sans enfants, les hommes, les femmes… Chère Ijeawele est concis mais à la fois très complet. Les notions de base sont abordées sur un ton très clair et bienveillant. En définitive, un livre court et indispensable, je le recommande vivement !

Chimamanda Ngozie Adichie a aussi publié L’hibiscus pourpre et Americanah, deux romans qui ont rencontré un franc succès. L’autrice nigérianne est connue pour ses engagements féministes et sa lutte contre le racisme. « We should all be feminists », citation phare de ses conférences est devenue un slogan.